DIABèTE DE TYPE 2: UNE éTUDE FAIT UN LIEN ENTRE CERTAINS ADDITIFS ALIMENTAIRES ET UN RISQUE ACCRU DE LA MALADIE

Des chercheurs français ont analysé les habitudes alimentaires de plus de 100.000 patients et ont déduit que la consommation de certains additifs alimentaires émulsifiants serait à l'origine d'un risque accru de développement de diabète de type 2.

Une étude inédite. Des chercheurs de l'Inserm, de l'INRAE, de l'Université Sorbonne Paris Nord, de l'université Paris Cité et du Cnam ont publié ce mercredi 24 avril une étude dans la revue Lancet Diabetes & Endocrinology mettant en évidence un probable lien entre la consommation de certains additifs alimentaires émulsifiants et un risque accru de diabète de type 2.

"Les résultats de cette recherche suggèrent une association entre l'ingestion chronique de certains additifs émulsifiants et un risque accru de diabète", a précisé l'Institut national de la santé et de la recherche médicale dans un communiqué.

Jusqu'à 15% de hausse de risque

Pâtisseries, gâteaux, barres chocolatées, biscottes, plats préparés... Les émulsifiants sont très fréquemment utilisés par l'industrie alimentaire dans les produits ultra-transformés. "En Europe et en Amérique du Nord, 30 à 60% de l’apport énergétique alimentaire des adultes proviennent d’aliments ultra-transformés", a ajouté l'Inserm.

Les chercheurs ont alors analysé les données de santé de 104.139 adultes en évaluant leur consommation de ce type d'additifs tous les six mois sur une durée maximale de 14 ans.

"Après un suivi moyen de sept ans, les chercheurs ont observé que l'exposition chronique – évaluée par des données répétées – à certains émulsifiants était associée à un risque accru de diabète de type 2", a poursuivi l'Inserm.

Dans le détail, l'émulsifiant E407 (parfois utilisés dans la crème chantilly, les glaces, les yaourts...) augmente le risque de 3% par incrément de 100 mg par jour. Pour le E340 (lait de soja, café soluble...), les chercheurs parlent de 15% pour 500 mg par jour.

Les autres émulsifiants pointés du doigt par l'étude sont le E472e (biscottes, crème liquide...) avec 4% pour 100 mg par jour, le E331 (antioxydant) avec 4% pour 500 mg par jour, le E412 (lait d'amande, sardines en boîte...) avec 11% pour 500 mg par jour, le E414 avec 3% pour 1.000 mg par jour (gâteaux, sodas...) et le E415 (gâteaux, moutarde...) avec 8% pour 500 mg par jour.

D'autres analyses nécessaires

Malgré l'ampleur de l'échantillon étudié, les chercheurs ont émis quelques limites à leur étude qui nécessite "d'autres investigations pour établir des liens de causalité" directe.

"Les chercheurs ont évoqué plusieurs limites de leur étude, telles que la prédominance des femmes dans l’échantillon, un niveau d'éducation plus élevé que la population générale, ainsi que des comportements généralement plus favorables à la santé parmi les participants de l’étude", ont-ils concédé, appelant à la "prudence" quant à la généralisation de l'étude à la population française.

Toutefois, ils ont pris en compte "un grand nombre de facteurs susceptibles d’induire des biais de confusion". Les scientifiques vont désormais s’intéresser "aux variations de certains marqueurs sanguins et du microbiote intestinal en lien avec la consommation de ces additifs, pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents" ou encore les mélanges d'additifs à l'origine de potentiels "effets cocktails".

Le diabète dit "de type 1" est dû à une absence de sécrétion d'insuline par le pancréas alors que le diabète dit "de type 2" est dû à une mauvaise utilisation de l'insuline par les cellules de l'organisme.

2024-04-24T04:49:20Z dg43tfdfdgfd