SYNDROME DE L'INTESTIN IRRITABLE : ADOPTER UN RéGIME PAUVRE EN GLUCIDES SERAIT PLUS EFFICACE QUE LES MéDICAMENTS

C'est une première. D'après de nouvelles recherches menées par des chercheur.euses de l'Université de Göteborg (Suède), modifier le contenu de son assiette serait "plus efficace" que les médicaments pour apaiser le syndrome de l'intestin irritable.

Touchant 5 % de la population française, selon l'INSERM, ce syndrome, aussi nommé la colopathie fonctionnelle, pourrait être traité grâce à l'alimentation, notamment par un régime faible en glucides

Pour parvenir à ces résultats, l'étude publiée dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology le 18 avril 2024 a comparé l'effet des aliments à l’utilisation de médicaments. Et les scientifiques ont découvert qu'"avec des ajustements alimentaires, plus de sept patients sur dix présentaient des symptômes considérablement réduits", affirme le communiqué publié en parallèle des recherches. 

Réduire les glucides serait plus efficace que prendre des médicaments

Maux de ventre, spasmes, brûlures, ballonnements, diarrhées, constipation et même symptômes extra-digestifs : le syndrome de l'intestin irritable "peut avoir un retentissement très important sur la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes", reprend l'INSERM.

Ainsi, nombreux.ses sont les personnes touchées à se tourner vers des médicaments - prescrits par des professionnels de santé - afin d'apaiser leurs maux. Mais adapter le régime alimentaire à la pathologie serait finalement plus efficace.

Pour le savoir, les chercheur.euses ont réparti un échantillon de malades en trois groupes : "le premier groupe a reçu des conseils diététiques traditionnels sur le SCI, axés sur le comportement alimentaire combiné à une faible consommation de glucides fermentescibles, connu sous le nom de FODMAP. Il s’agit par exemple de produits contenant du lactose, des légumineuses, des oignons et des céréales, qui fermentent dans le côlon et peuvent provoquer des douleurs chez les patients", reprend le communiqué.

Le second groupe a également modifié son régime, cette fois-ci en réduisant les glucides et en augmentant les protéines et les graisses.

Enfin, dans le troisième groupe, un médicament a été administré en fonction des symptômes les plus gênants. Finalement, alors que 76% des patient.es ayant reçu des conseils diététiques présentaient des symptômes plus faibles, ce chiffre s'élevait à 58 % pour le groupe médicamenteux.

Alimentation adaptée au syndrome de l'intestin irritable : des bienfaits sur le long terme

Des bienfaits ressentis dès six mois après la mise en place des différents régimes.

Mais alors que "tous les groupes ont signalé une qualité de vie significativement meilleure, moins de symptômes physiques et moins de symptômes d’anxiété et de dépression", reprend le communiqué, réduire les glucides était la solution la plus efficace, et la moins contraignante, pour les patient.es. 

"Le régime pauvre en Fodmaps consiste à supprimer transitoirement tous les aliments contenant des sucres fermentables", explique au Figaro Benoît Coffin, chef du service d’hépato gastro-entérologie à l’hôpital Louis-Mourier, à Colombes (Hauts-de-Seine). Mais "c’est un régime difficile à suivre car énormément d’aliments en contiennent : beaucoup de fruits et légumes, tous les produits dérivés du blé, les plats industriels", reprend le spécialiste.

Ainsi, dans le cas d'une colopathie fonctionnelle, "un régime devrait être conseillé en première intention aux patients qui présentent toujours des symptômes gênants, malgré l’adoption d’habitudes de vie saine : manger équilibré, lentement, et à heures fixes, limiter l’alcool et le café, pratiquer une activité physique régulière, avoir une durée de sommeil suffisante et éviter le stress", conclut le médecin et journaliste Martin Ducret à France Info.  
 

Plus de "Santé" :

2024-04-30T07:24:36Z dg43tfdfdgfd