Nouvelles habitudes alimentaires, activité physique… lorsque l’on souhaite perdre du poids, au début, la motivation et l’envie sont bien présentes. Mais avec le temps, certains facteurs biologiques (la faim), environnementaux (la présence d’aliments appétissants) et psychologiques (le stress ou la peur) peuvent compromettre cette motivation. C’est à ce moment que ce parcours de rééquilibrage alimentaire peut devenir un véritable cauchemar. Démoralisé, vous perdez alors toute motivation. Pour ne pas abandonner ses objectifs, deux chercheurs américains ont trouvé la solution.
Une étude de l’université de Drexel (Etats-Unis) publiée le 1er novembre 2023 dans la revue Appetite, s’est penchée sur les mécanismes à adopter pour continuer sereinement un régime après un écart alimentaire. Pour cela, les chercheurs ont recueilli les données de 140 participants en surpoids ou obèses et qui suivaient un programme comportemental de perte de poids. Ces derniers ont dû renseigner leurs écarts alimentaires et dans quelle mesure ils y avaient réagi en faisant preuve d'autocompassion.
L’autocompassion regroupe trois composantes essentielles : la bienveillance envers soi-même, c’est-à-dire le fait de se traiter avec gentillesse dans les moments difficiles, l’humanité commune, c’est-à-dire la reconnaissance de l’imperfection de la condition humaine partagée, et enfin, la pleine conscience, qui correspond à l’acceptation des émotions ressenties. Selon les scientifiques de l’étude, l’autocompassion serait la clé pour bien réagir à des écarts alimentaires et poursuivre une perte de poids qui a plus de chance de réussir.
A l’issue de l’étude, les chercheurs ont conclu que la pratique de l’autocompassion après un écart était susceptible de mieux aider les participants à surmonter leurs échecs, à être de meilleure humeur, mais aussi à mieux contrôler leur alimentation dans les heures suivantes. "En réalité, nous vivons dans un environnement alimentaire qui a préparé tout le monde à l'échec : pratiquer l'autocompassion plutôt que l'autocritique est une stratégie clé pour favoriser la résilience pendant le processus difficile de la perte de poids" a déclaré dans un communiqué Charlotte Hagerman, l’une des auteurs de ces travaux.
Selon les scientifiques, l’autocompassion peut donc réellement aider les participants à adopter un comportement plus sain pour perdre du poids et à ne pas être démoralisés après un écart. "De nombreuses personnes craignent que l'autocompassion n'entraîne une complaisance et ne les conduise à se contenter d'un niveau insuffisant, mais cette étude est un excellent exemple de la façon dont l'autocompassion peut aider les gens à mieux atteindre leurs objectifs", a ajouté Charlotte Hagerman.
Les chercheurs encouragent donc la mise en place d’interventions efficaces pour apprendre aux gens à pratiquer l'autocompassion pendant leur perte de poids et pour réagir à leurs écarts alimentaires. Ils souhaitent également poursuivre les recherches pour déterminer les meilleures stratégies afin de savoir expliquer aux personnes suivant un régime comment pratiquer une véritable autocompassion, réduisant les reproches et critiques, tout en se responsabilisant par rapport à leurs objectifs personnels.
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