VOICI LES TROIS COMPORTEMENTS à ADOPTER AU QUOTIDIEN POUR RéDUIRE LE RISQUE DE SYNDROME DU CôLON IRRITABLE SELON UNE éTUDE

Les chercheurs ont identifié trois habitudes de vie clés susceptibles de réduire le risque de développer le syndrome du côlon irritable après avoir suivi des milliers de personnes pendant plus de 12 …

Les crampes, les douleurs abdominales, les ballonnements, la diarrhée et la constipation sont difficiles à gérer à tout moment. Mais si une combinaison de ces symptômes survient sur une période de trois mois ou plus, vous pourriez souffrir d'une maladie appelée syndrome du côlon irritable (SCI). Il existe de nombreuses théories sur ses causes exactes : un trouble de la motricité de l'intestin grêle et du côlon, des anomalies de la sensibilité intestinale, un écosystème intestinal perturbé ou dysbiose… Certaines personnes présentent des symptômes quotidiennement, tandis que d’autres connaissent de longues périodes exemptes de leur apparition. Ce trouble du fonctionnement de l’intestin est considéré comme sans gravité mais toutefois responsable d’une gêne importante au point d’impacter la qualité de vie. Parmi les éléments déclencheurs figurent en premier lieu des réactions à certains aliments, que ce soit les mets épicés, produits laitiers, haricots ou légumineuses, ou divers sucres comme le lactose, le fructose ou le sorbitol, sachant que plus les épisodes de SCI sont fréquents plus l’intestin devient sensible aux déclencheurs.

A ce titre, peut-on miser sur certaines mesures fiables pour obtenir un soulagement efficace ? L’Assurance maladie recommande en premier lieu d’observer les facteurs qui déclenchent des crises et d’essayer de modifier ses habitudes de vie selon les facteurs identifiés. « Chaque situation personnelle est différente, mais la majorité des personnes font un lien entre leurs symptômes et l'alimentation. Analysez votre situation et notez les aliments qui font apparaître les symptômes ou les majorent. », indique-t-elle. Mais il s’avère que l’hygiène de vie en général serait plus que susceptible de jouer un rôle préventif bénéfique, comme le révèle une récente étude menée par des chercheurs l'Université chinoise de Hong Kong. Publiée dans la revue GUT celle-ci affirme plus précisément que la combinaison de trois comportements sains peut réduire le risque de syndrome du côlon irritable de 42 % : ne pas fumer, faire de l’exercice physique vigoureux et dormir au moins sept heures par nuit. Deux autres comportements que sont une alimentation équilibrée de haute qualité et une consommation modérée d'alcool semblent également utiles dans une moindre mesure.

Le sommeil, meilleure habitude possible contre le syndrome du côlon irritable

Les chercheurs ont examiné les effets de ces cinq grands comportements sains auprès de 64 286 personnes membres de la base de données médicale UK Biobank. Aucun participant n’avait reçu de diagnostic de SCI au début de la période d’étude et tous avaient rempli au moins deux questionnaires de 24 heures sur leur alimentation. Sur 12 ans et demi, 961 cas de SCI ont été constatés (1,5 % de l'échantillon). Parmi toutes les personnes participant à l'étude, 7 604 personnes (12 %) n'avaient aucun des cinq comportements liés à un mode de vie sain, 20 662 (32 %) en ont déclaré un, 21 901 (34 %) en ont déclaré deux et 14 101 (22 %) en ont déclaré trois à cinq. Après avoir pris en compte les facteurs susceptibles d'influencer les résultats, tels que les antécédents familiaux de SCI, il s’avère que plus les participants à l'étude adoptaient un mode de vie sain, plus la protection contre l'apparition du SCI était élevée. Plus précisément, le fait d’avoir un comportement sain était associé à un risque inférieur de 21 %, en avoir deux était associé à un risque inférieur de 36 % et en avoir trois à cinq était associé à un risque inférieur de 42 %.

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Mais quand est-il de chaque comportement considéré individuellement ? Le fait de ne jamais fumer était associé à un risque inférieur de 14 %, un niveau élevé d'activité physique était associé à un risque inférieur de 17 % et une bonne nuit de sommeil était associé à un risque inférieur de 27 % : dormir suffisamment chaque nuit s’avère donc être le facteur le plus efficace pour réduire le risque de syndrome de l'intestin irritable. Il s'agit d'une étude observationnelle et, en tant que telle, les chercheurs ont averti qu’ils ne pouvaient pas établir une cause précise mais toujours est-il que « cela suggère que les modifications du mode de vie ont le potentiel d'être une stratégie de prévention primaire efficace pour le SCI. Notre étude est l’une des premières études à grande échelle à confirmer qu’une combinaison de comportements de vie sains peut réduire considérablement le risque de développer cette condition. Jusqu'à présent, la plupart des rapports consensuels sur le SCI se sont concentrés sur le diagnostic et le traitement plutôt que sur la prévention. », précise le co-auteur de l'étude Vincent Chi-ho Chung à la chaîne américaine CNN.

Les règles diététiques en cas de syndrome du côlon irritable

Certes le SCI a une étiologie complexe, impliquant des facteurs biologiques, génétiques, psychosociaux et environnementaux mais cette étude, bien qu’à confirmer auprès d’un panel plus varié de participants, a son importance puisqu’elle laisse entendre que tout le monde peut limiter sa survenue grâce des habitudes de vie faciles à mettre en place. Quant aux raisons de leur efficacité, l’hypothèse serait par exemple le fait que fumer retarde la vidange de l'estomac, ce qui peut entraîner des ballonnements et de la constipation. En parallèle, un sommeil perturbé serait susceptible de provoquer une augmentation des substances inflammatoires pouvant déclencher le SCI. Enfin l’un des nombreux avantages de l’exercice physique est qu’il réduit l’inflammation intestinale et régule le microbiote intestinal, ce qui, selon les chercheurs, pourrait expliquer le mécanisme sous-jacent de son effet bénéfique sur la réduction du risque de syndrome de l’intestin irritable. S’ajoute à cela le fait qu’une pratique régulière permet d'améliorer la qualité du sommeil et de stimuler l’appétit de même que la motilité gastro-intestinale.

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A noter que d’un point de vue alimentation, l’Assurance maladie fait savoir certaines recommandations ont montré une efficacité, notamment la consommation de fibres en quantité normale (surtout en cas de constipation) à condition de les répartir sur la journée et éviter un apport excessif au risque de souffrir de ballonnements. « Si le médecin propose une augmentation de l'apport en fibres en cas de constipation, cette augmentation doit être très progressive sur une dizaine de jours pour éviter la majoration du ballonnement. », fait-elle remarquer. A la question de savoir s’il convient de diminuer la consommation de gluten et de graisses, l’organisme estime qu’une « amélioration peut être obtenue en identifiant puis en réduisant la consommation d’aliments mal supportés et en évitant les repas trop gras » et qu’une « alimentation pauvre en gluten peut améliorer les personnes présentant une diarrhée chronique. » En outre, la consommation d'aliments riches en FODMAPs ( oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles) responsables d'une fermentation intestinale est adaptée en fonction des symptômes.

Il s’agira notamment de diminuer sans l'exclure le lactose (sucre présent dans le lait, les yaourts), le fructose (miel, pommes, poires, dattes, oranges) et d’éviter les aliments contenant un édulcorant artificiel finissant en « ol » ainsi que les chewing-gums. Mais toujours est-il qu’une consultation médicale demeure indispensable car seule un médecin « peut donner des conseils diététiques adaptés à chaque situation individuelle, selon que le syndrome de l'intestin irritable est accompagné d'épisodes de diarrhée, de constipation ou d'une alternance des deux. Si nécessaire, une consultation auprès d'une diététicienne est programmée. » Dans tous les cas, en l'absence d'allergie alimentaire prouvée ou d'intolérance au gluten diagnostiquée, aucun aliment n'est à exclure totalement de l'alimentation. Enfin, s’il n'existe pas de médicaments permettant de guérir définitivement le syndrome de l'intestin irritable, certains peuvent soulager les douleurs abdominales et des ballonnements. C’est le cas notamment des antispasmodiques, des adsorbants intestinaux, des laxatifs osmotiques en cas de constipation et, pour un confort intestinal global, des probiotiques.

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