CONSOMMER PLUS QUE CETTE QUANTITé DE PROTéINES PAR REPAS PRéSENTERAIT UN RISQUE POUR LA SANTé CARDIOVASCULAIRE

Œufs, viandes, poissons, légumineuses : les protéines se déclinent sous différentes formes, végétales, comme animales. Composantes principales d'une assiette complète, le Vidal recommande de consommer 0,8 g de protéines par kilo de poids et par jour. 

Et si en ingérer trop peu peut ouvrir la porte à des carences, manger trop de sources de protéine serait également dangereux pour la santé.

C'est en tout cas ce qu'arguent des chercheurs de l’Université de Pittsburgh (États-Unis), qui se sont interrogés sur les effets d’un régime très riche en protéine sur la santé humaine. Publiés le 19 février 2024 dans la revue Nature Metabolism, leurs résultats suggèrent qu’un apport quotidien en protéines très élevé pourrait conduire à des risques d’athérosclérose.

L’athérosclérose s'illustre par le dépôt d’une plaque d’athéromes - essentiellement composée de lipides - sur la paroi des artères, rappelle l’Inserm. À terme, cette maladie peut entraîner une lésion des parois artérielles et une obstruction des vaisseaux. Une rupture d’athérome serait d’ailleurs à l’origine de 80% des morts subites, toujours selon l’agence de santé publique.

Protéines : manger plus de 22% des besoins énergétiques quotidiens présenterait un risque

Pour vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont effectué plusieurs types d’analyses, sur vingt-trois humains, des souris et des cellules dans une boîte de culture, rapporte l'étude.

Pour les tests réalisés sur les humains, les chercheurs ont divisé le groupe de participants en deux et ont demandé aux deux groupes de consommer deux repas liquides pendant plusieurs semaines : l’un contenait un taux standard de protéines (15%) et l’autre, un taux plus élevé (22%). 

Grâce à cette expérience, les chercheurs ont observé que lorsqu’un repas contenait plus de 25 grammes de protéines, soit 22% des apports énergétiques journaliers, cela pouvait conduire à un taux important de leucine (un acide aminé) dans le sang.

Une analyse détaillée des acides aminés plasmatiques et des expériences sur les monocytes/macrophages humains (cellules du système immunitaire) a indiqué que la leucine était responsable de l’activation d’une voie spécifique des cellules immunitaires associée à l’athérosclérose.

Sur les rongeurs, un excès de protéines confirme les résultats sur l’homme

Dans un second temps, les analyses ont été concentrées sur des rongeurs, qui ingéraient les mêmes pourcentages de protéines que les humains, soit respectivement 15% et 22% - selon le repas "standard" et celui riche en protéines. Les chercheurs sont arrivés aux mêmes conclusions : la même voie cellulaire était activée par une forte dose protéine, chez les souris.

Déjà en 2020, le Dr Razani, auteur de l’étude 2024, avait mené une étude publiée dans Nature Metabolism qui s’intéressait à l’effet des protéines sur la santé. Celle-ci indiquait clairement le rôle des protéines, en quantités excessives - dans le développement de maladies cardiovasculaires.

Dans une autre étude – menée par l’Université d’Athènes - publiée le 12 mars 2023 dans Nutrients, les résultats indiquaient pourtant qu’il n’y avait pas de différence de risque entre un régime alimentaire riche ou non en protéines. En ce qui concerne la dernière en date, bien que les chercheurs aient conclu à un effet négatif, l’échantillon était toutefois trop réduit pour tirer des conclusions à plus grande échelle.

Pour le Dr Stephen Tang, qui n’a pas participé à l’étude, les résultats sont une preuve supplémentaire qu’il ne faut pas abuser des protéines, notamment des protéines animales.

"Plusieurs études ont associé les régimes riches en protéines animales à un risque accru de maladies cardiovasculaires. Les protéines d'origine animale peuvent également contenir des graisses saturées ou d'autres composés susceptibles de stimuler l'inflammation et de favoriser les maladies cardiaques", a-t-il confié à Medical News Today.

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